L’illustration, c’est comme le cinéma

C’est faire entrer une histoire dans une boîte. Et réussir à la rendre crédible.

Impossible de parler de mon approche créative sans évoquer le “7ème art” tant il m’inspire depuis toujours. C’est au cinéma que j’ai nourri une passion pour le clair-obscur et les détails. Et avec la découverte des fameux ”easter eggs” — ces clins d’oeils qui souvent nous échappent au premier visionnage — puis quelques cours d’analyse filmique, j’ai pleinement pris conscience de la force de ce qui est petit, à l’arrière plan ou dans l’ombre.

Ci-dessus, mon hommage à Ellen Ripley dans Alien, Le Huitième Passager (Ridley Scott, 1979).

Le détail n’est jamais insignifiant

Comment pourrait-il l’être, puisqu’on choisit de le mettre dans la boîte, consciemment ou non d’ailleurs ?
La composition, ou ce qui se trouve dans le cadre, et à quel plan, échelle ou position, c’est la mise en musique d’éléments connectés. Des éléments qui se répondent ou s’opposent, mais qui vont dans tous les cas contribuer à l’épaisseur du récit.
Les détails contribuent à raconter l’histoire car ils la rendent à la fois compréhensible et crédible. En jouant avec des codes et références communes, ils permettent même de créer du lien avec celleux qui regardent.

La lumière révèle autant qu’elle cache

Matière, relief, volume naissent grâce aux ombres et lumières. La lumière dure ou diffuse va sculpter, créer des lignes, retranscrire une perception sensorielle de l’espace et une atmosphère. En attirant l’attention sur certains éléments grâce à la composition, on peut alors révéler dans l’ombre, cacher dans la lumière et vice-versa.
La lumière renforce la sensation de réel et la connecte aux émotions, projetant les spectateurices au cœur de l’histoire.

Le hors-champ n’apparaît pas mais il existe

Si on tord une certaine réalité pour la faire entrer dans la boîte, cela n’empêche pas de donner les indices de ce qui gravite autour. Les éléments inanimés ou vivants que l’on ne perçoit alors pas en entier vont suggérer un contexte.
Faire croire que toutes les choses présentes dans la boîte existent réellement, c’est aussi, grâce à l’imaginaire des spectateurices, faire exister ce qu’il y a “en dehors” : les impliquer pour prolonger l’univers, enrichir l’histoire.

Cinéma ou illustration, même constat : dans chaque image se trouve une histoire mais aussi des choses que l’on ignore en partie.
Car l’image reste le résultat d’une succession de choix ; un regard sur lequel on vient ensuite poser le nôtre.
Au final, ce sont les spectateurices qui décident de sa crédibilité, pas vrai ?

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